Sortie technique à la Rincerie
Sortie technique à la Rincerie :
Cela fait maintenant quelques mois que j’ai effectué mon stage débutant chez Camino Kayak. J’ai pu mettre œuvre certains gestes techniques avec FILALO et les considérer comme acquis. Pour d’autres qui n’ont pu être pratiqués régulièrement ou même seulement réessayés, il devient nécessaire de faire un petit rappel de tout cela. D’autant plus que j’ai changé de kayak. HEJ-DIHEJ est beaucoup moins stable que FILALO et j’ai besoin de travailler la gite et les appuis pour connaitre ses limites de stabilité.
Je décide donc de m’organiser une petite séance de travail sur la technicité Mais où aller ? Ce n’est pas l’eau qui manque en Mayenne avec ses 1000 rus et ses nombreux étangs publics. Je vais toutefois éliminer d’office les cours d’eau car je ne suis vraiment pas sûr de la qualité de l’eau et je ne connais pas les obstacles immergés.
Il me semble qu’un plan d’eau fera l’affaire et je pense naturellement à un des plus grands, qui a par ailleurs une base de voile , LA RINCERIE sur la commune de BALLOT. Pour l’instant je prévois de m’exercer seul et la proximité d’aide probable est rassurante. J’ai déjà pratiqué là-bas un peu de hobby cat et de planche à voile, je sais donc que la qualité de l’eau est bonne et qu’il y a suffisamment de fond pour s’exercer sans pouvoir prendre appui au fond. J’appellerais toutefois la base nautique afin de savoir s’il y avait des interdictions ou des prescriptions à respecter. Rien de tout cela et la charmante personne eu au téléphone m’indiquera même un lieu de mise tout près de la base.
Comme souvent je communique mon intention sur les forums auxquels je participe. Je n’aurais pas beaucoup de réponse et même qu’une seule, de Jérôme rencontré avec CK MER, qui me dit ne pouvoir venir à cette sortie mais peut être sur une autre.
Tant pis, j’irai quand même. La sortie s’est donc faite le samedi 1er septembre après midi après quelques visionages de videos pour réactiver les connaissances. Après 25 mn de route j’arrive à la base nautique ou je peux aller au bord de l’eau avec mon véhicule avant de le ramener à l’ombre des arbres. La journée est encore une belle journée d’été avec ses 27 degrés. Une plage a été installée récemment et l’on entend les enfants crier en batifolant. J’ai pris le minimum de matériel, kayak, pagaies « traditionnelle » et européenne en carbone, « paddle float » et pompe « vide-cale ». Je passais à la base de loisir afin de les prévenir de mes intentions et leur éviter de se déplacer pour rien.
Le programme fut le suivant : Petit échauffement avec plusieurs belles longueurs du plan d’eau puis j’enchainais avec un peu de travail de gite (pendant lequel je pus me rendre compte de la réelle manœuvrabilité du kayak). Ce fut ensuite des appuis poussés et tirés. Je testais en même temps les limites de flottabilité du bateau qui sont très éloignées de celles de FILALO. Donc forcément ce qui était prévu arriva et je me retrouvais à l’eau. C’était le moment de tester la remontée à bord, seul.
Je préparais donc ma pagaie « traditionnelle » et mon « Paddle float » gonflable. Afin d’être à l’aise pour cette opération je crochetais l’hiloire avec le talon afin de tenir le bateau. J’enfilai ensuite la pagaie et je m’aperçus à ce moment que le fond du Paddle float n’était pas totalement fermé de par sa conception et que ma pagaie traversait le flotteur de part en part. Je corrigeais la chose en plaçant bien la pagaie au milieu en souhaitant que cela soit suffisant.
Avant de remonter je me plaçais à l’avant du bateau pour essayer de le vider un maximum. Je mettais la pale libre de la pagaie sur mon épaule droite entourée de mon bras. La flottabilité pagaie flotteur et gilet associées devrait permettre de compenser l’enfoncement inévitable lorsque je soulèverai le bateau avec le bras gauche. Après plusieurs essais, je dus me rendre à l’évidence que ce n’était pas suffisant. Il me faudrait donc soit changer de flotteur soit de remonter dans le bateau plein d’eau. Je me dirigeais vers l’hiloire et retournais le bateau d’une main. Au moins ça, c’était facile. Le bateau se vidait alors d’une bonne partie de son eau et je pus me rendre compte qu’il ne restait pas à l’intérieur une trop grosse quantité d’eau Le pompage serait sans aucun doute rapide. La faible hauteur entre le fond et l’hiloire y était pour quelque chose et après réflexion je me dis qu’il ne servirait à rien de le vider avant la remontée, le bateau se remplissant le temps que je remonte si la mer était un tantinet agitée.
Je tentais donc la remontée à bord. Je plaçais la partie libre de pagaie à l’arrière de l’hiloire sous la ligne de vie des deux côtés du bateau. J’avais dans la semaine retendu ce cordage mais pas suffisamment à mon goût. Eh bien heureusement car s’il avait été bien tendu je n’aurai pas pu passer sous les deux cordages, le milieu du kayak étant en surélévation par rapport aux bords.
Je me plaçais au milieu de la pagaie et tentais de hisser un peu mon corps dessus. La pagaie s’enfonçait dans l’eau côté flotteur. Je ne pouvais utiliser le flotteur pour me hisser. Je choisi donc de me rapprocher un maximum du kayak et le bras droit posé sur le flotteur je crochetais l’hiloire de la jambe gauche. Je pus alors faire glisser mon corps sur l’arrière du bateau et rentrer la jambe gauche entièrement dans l’habitacle. Je remontais ensuite la deuxième jambe et me trouvait en position ventrale sur l’arrière de l’hiloire
La première partie était faite. Il me fallait alors faire un demi-tour afin de me retrouver assis sur le siège mais attention à ne pas verser de l’autre côté. Je fis donc mon demi-tour en laissant une partie du corps côté pagaie et flotteur. Ce fut relativement facile.
J’enchainais ensuite plusieurs remontées en testant les deux pagaies. Je dois avouer que la pagaie européenne est plus stable avec mon flotteur.
J'avais sur le pont ma pompe "vide cave" achetée récemment. Je ne l'avais encore jamais utilisée. Il me fallait trouver une technique pour l'utiliser en la faisant passer sur le coté entre l'hiloire et la jupe tout en gardant un maximum d'étanchéité afin d'éviter que les paquets de mer ne remplissent le bateau plus vite qu'il ne se vidait. J'ouvris donc légèrement l'hiloire et glissait le corps de pompe dans le trou jusqu'au fond du bateau; Je bloquais alors la pompe entre mes cuisses et il me resta mes deux mains pour maintenir l'étanchéité et pomper. Ce fut, ma foi, plus simple que je ne l'imaginais mais il me faudrait la tester par mer formée.
Je profitais aussi de ce moment au calme pour ouvrir le petit compartiment qui se trouve juste derrière moi et qui doit pouvoir contenir du matériel de seconde urgence. Ce qui peut paraitre simple à 20 ans l’est beaucoup moins à 60. J’y arrivais sans trop de difficultés mais il me faudra travailler la souplesse et la rotation du tronc pour plus d’aisance surtout en mer formée.
Même seul, ce fut une sortie agréable, sans stress et je m'en rendrais compte plus tard, très utile.
Voilà pour ce petit récit.
Bonne nav !!
Thierry
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